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CHANGEMENT CLIMATIQUE : CAS DE MADAGASCAR
« HAUSSE DES TEMPERATURES, RETARD DE LA SAISON DES PLUIES, RACCOURCISSEMENT ET FORTES PRECIPITATIONS »
Madagascar est l'un des pays les plus touchés par le « changement climatique » à l'échelle mondiale1 . Pour en savoir plus sur ses manifestations et son vécu, nous avons mené une enquête auprès de la Direction Générale de la Météorologie (DGM) de Madagascar à Ampandrianomby-Antananarivo. Le directeur général de la DGM, M. Luc Yannick Andréas Randriamarolaza, a accepté d’être interviewé par notre magazine Voandalana Ami du Voyageur (VAV). Il est titulaire d'un doctorat en « changement climatique et environnement » de l'Université Rovira i Virgili (URV) en Espagne, puis auteur de nombreuses publications scientifiques2 . Voici les points saillants de notre entretien.
VAV (Voandalana Ami du Voyageur) : Que peut-on dire du changement climatique à Madagascar ?
DGM (Directeur Général de la Météorologie) : Il est important de commencer par définir ce qu'est le changement climatique. Le changement climatique se mesure à l'aide de la variabilité climatique, c'est-à-dire l'évolution du climat (ou variabilité climatique) chaque jour, chaque mois ou chaque année pendant au moins 30 ans, mesurée par les tendances qui déterminent la possibilité d'un changement climatique (ou changement climatique).
(…) Comprendre cela nous permet de définir ce qui est attendu ou espéré, ou ce qu'on appelle la météo ou le climat. Cependant, nous vivons au quotidien avec la météo ou les températures, autrement dit, « On vit avec le temps, on espère avec le climat ». Il est utile de savoir à quoi s'attendre chaque mois et de suivre les prévisions météorologiques probables publiées quotidiennement par la DGM.
En général, la hausse des températures et le retard dans l'arrivée des précipitations, qui raccourcissent la saison estivale et retardent les semis, sont les changements les plus notables. Pour y faire face, on a recourt à ce qu’on appelle les « pluies provoquées » et non « pluies artificielles » car les nuages ne sont pas créés, seules les particules d'eau sont poussées à tomber à l’aide du sel de cuisine. Il s'agit donc de pluies naturelles et non artificielles. Cela est souvent utilisé pour la production d'énergie, en l’occurrence pour contribuer à la production d'électricité de la Société Jirama. Fréquemment, cette opération a lieu vers les mois de septembre-octobre-novembre dans l’année. Auparavant, les pluies arrivaient en octobre/novembre à Antananarivo. Aujourd'hui, il y a un retard de 1 à 3 mois. Au cours de l’été précédent, par exemple, les pluies ne sont arrivées que vers le mois de janvier.
Sécheresse et précipitations
VAV : Qu'en est-il de la sécheresse dans le Sud ?
DGM : Concernant le Sud, situé sous le tropique du Capricorne, il est plus exposé à la sécheresse. D'après mes recherches, avec ce changement, avec ces aléas climatiques ou phénomènes comme des perturbations tropicales, il est possible qu’il y ait de l’eau. Il convient de noter qu'il existe également ce que l'on appelle la « sécheresse météorologique » laquelle se traduit par une diminution des précipitations, plus marquée dans les zones à fortes précipitations comme la région de l'Est. C'est pourquoi les informations climatiques communiquées par le DGM sont si importantes afin que les populations puissent se préparer à se protéger et à protéger leurs biens pour éviter que les catastrophes naturelles ne se transforment en désastres ou en catastrophes.
VAV : Pour nous, comment se produit réellement le changement climatique ?
DGM : En général, le changement climatique est causé par les activités humaines. Seules les pluies qui tombent se transforment en eaux pour nous. Chaque année, ce cycle se répète. Or, nous, les hommes, interrompons ce cycle. Par exemple, nous remblayons ou détruisons les terrains de rétention d'eau. En conséquence, la quantité d'eau que nous recevons diminue et entraîne de nombreux changements dans notre vie quotidienne.
VAV : Comment se manifestent les précipitations ?
DGM : Ce que nous constatons actuellement, c'est que l'arrivée de la pluie est généralement retardée par rapport au passé (…) La saison des pluies est devenue plus courte (en général). Autrement dit, elle commence plus tard, mais peut aussi se terminer plus tôt (…) Quel en est le résultat ? La pluie devient plus forte. Autrement dit, la pluie qui devrait tomber pendant toute la saison tombe en peu de temps. Cela pourrait ressembler au dernier incident que nous avons connu à Antananarivo et qui a provoqué des inondations : 80 % de la quantité de pluies qui auraient dû tomber en un mois sont tombées en cinq jours seulement. C'était en février 2025. En ce qui concerne la situation pour toute l'année, on observe une baisse mais elle n'est pas très significative. Bref, la période de pluie se raccourcit laquelle entraîne des pluies torrentielles
(…) Ce que nous constatons et ressentons actuellement, c'est que cela endommage les infrastructures (…) Si vous allez à Ambohijatovo, par exemple, sur les hauteurs, des pierres tombent emportées par les eaux de ruissellement. Parmi les précautions à prendre : il est recommandé à tous de collecter les eaux de pluie. Il ne faut pas laisser les eaux de pluie s'écouler, il faut les retenir et les stocker pour ne pas endommager les infrastructures. Mais c'est aussi un avantage de pouvoir de récupérer les eaux de pluie (…) Le changement exige l'adaptation de son mode de vie à la réalité. C'est notre rôle : aider les gens, les informer à propos des tendances. Alors, comment pouvons-nous adapter nos activités et nos activités en conséquence ?
Toujours à propos des précipitations en général. Ce qui fait que les pluies arrivent tard, mais peuvent s'arrêter tôt, en général, entraîne encore l’intensification de la sécheresse. Donc, on a en face deux extrêmes : soit l’inondation, sinon la sécheresse. Le sol devient sec (…) Nous sommes distraits par les pluies torrentielles. On ne pense pas à les conserver alors qu’elles disparaîtront après et le temps reviendra de nouveau à sec.
Feux de brousse
VAV : Les feux de brousse ont-ils eu des impacts à Madagascar ?
DGM : Oui. Car on pense qu'en brûlant, la fumée se transforme en nuage. Non, le feu est sec, il y a de la fumée chaude à l'intérieur et n'y a aucune humidité. « Il est faux de dire que si l'on brûle on obtient de la pluie». Au contraire, ces feux génèrent beaucoup de chaleur sur l'atmosphère. Ensuite, cela nuit aussi l'humidité qui devrait y avoir et se transformer en pluie. En d'autres termes, ces incendies ne font qu’aggraver le changement que nous vivons déjà. Il est donc nécessaire de prendre des mesures.
VAV : J’aimerais enfin ajouter : est-il vrai que l’affirmation selon laquelle les feux de brousse (feux de forêt) sont l’une des raisons pour lesquelles il ne pleut pas, par exemple, à Antananarivo et dans les environs. Est-ce vrai ?
DG Météo : Evidemment, puisque parfois nous remarquons qu’il y a des nuages, mais la pluie ne tombe pas. Comme je l’ai expliqué précédemment, les feux de brousse réchauffent l’espace ou l’atmosphère en dessous. Ainsi, même si la pluie tombe, elle disparaît en haut car l’atmosphère en dessous est trop chaude. La pluie ne peut pas tomber du tout car tous les nuages au-dessus disparaissent. L’idée que la fumée se transforme en pluie, en nuages, est totalement fausse. Or, cette fumée est dépourvue d’humidité, elle ne contient pas d’eau mais provoque une sécheresse totale et non de la pluie.
Prévision future
VAV : Enfin, pour conclure, quelle sera votre prévision générale, une simple estimation, en tant que spécialiste de Madagascar. Que se passerait-il dans un cas ou dans un autre ? L’image serait-il très sombre, très négatif si cela va continuer, que va-t-il se passer qu’il s’agit de sécheresse ou de précipitations ?
DGM : Ce qui est déjà connu et confirmé dans le monde entier, c’est que nous pourrions être en difficulté si, par exemple, la température sur la Terre augmenterait encore de +2 °C, compte tenu de notre mode de vie. Cela signifie que nous devons toujours pouvoir organiser notre mode de vie avec ce qui existe déjà. Auparavant, je l’ai déjà évoqué. Ce que nous devons faire c’est d’empêcher que cela ne s’amplifie, c’est-à-dire prendre des mesures telles que la conservation et la protection de l’environnement. Cela consiste pour nous de stopper ces incendies de la végétation qui, non seulement, détruisent les réserves d’eau mais augmentent également les gaz à effet de serre et la température de la Terre. N’oublions pas que la végétation améliore également l’air dans lequel nous vivons, prévenant ainsi certaines maladies. S'il ne pleut pas, rien ne purifie l'atmosphère et cela pourrait être source de maladies. Ce qu’il faut faire, tout d'abord, c’est de préserver l’image actuelle afin que la température n'augmente pas à cause de la destruction de l'environnement. (…) La température est élevée là où il n’y a plus de végétation.
Toutefois, si les actions dévastatrices de l’homme continuent et que les cyclones deviennent de plus en plus intenses, nous serions en difficulté. Voilà l’image (difficile de répondre à votre question). Jusqu'à présent, ce n'est pas forcément « négatif », mais cela nécessite notre capacité à adapter notre mode de vie à la situation actuelle et à maintenir, puis mesurer et améliorer ce que nous disposons pour ne pas aggraver le changement de l'environnement.
VAV : Quelles sont les températures actuelles à Madagascar ? Est-ce que l’hiver se réchauffe ?
DGM : En général, à Madagascar, la température est en hausse. On peut avoir froid en ce moment d’hiver. Mais n’oublions pas qu’il fallait mesurer cela. Mais en général, si l’on observe la tendance des températures, on constate un réchauffement. La température minimale, ou température la plus basse, augmente de 3 °C. Mais on a aussi l’impression que nous avons plus froid, car nos corps eux-mêmes pourraient s’affaiblir.
VAV : Votre conclusion après tout cela, toujours axée sur le « changement climatique ».
DGM : Ce qu’il faut savoir, pourquoi nous communiquer tout cela, afin que nous ayons une information scientifique de ce « changement climatique ». D’abord, nous préparer et savoir ce qui existe déjà et ce qui pourrait exister à l’avenir. L'important est que tout le monde s’efforce à protéger et 'améliorer ce qui existe déjà pour ne pas aggraver le changement actuel. Il s'agit donc d'établir une stratégie d'adaptation. Car ce changement, quels que soient nos efforts, les dégâts antérieurs auront toujours leurs impacts. Cela signifie que nous allons toujours vivre en subissant ce changement, et que nous devons adapter notre travail ou nos activités afin de nous protéger et ne pas détruire l’environnement aggravant encore la situation. C'est probablement avec ce message que je souhaite sensibiliser la population. Pour mieux s'adapter, il est crucial de suivre les bulletins météorologiques. Comme je l'ai expliqué précédemment, nous les vivons au quotidien. En effet, le Service météorologique de Madagascar nous fournit quotidiennement les variations de température possibles obtenues à l’aide des instruments de mesure situés à différents endroits de l'île. Ces mesures serviront également à améliorer les prévisions météorologiques. Il faut ajouter aussi qu’il est toujours bon de protéger ces instruments de mesure qui sont un patrimoine commun. Si nous n’avons pas ces instruments de mesure ou si nous les endommageons, nous ne saurons jamais vers quelle situation irons-nous dans ce changement. Le message s’adresse également à tous ceux qui pourront contribuer et appuyer à ces instruments de mesure. Car « Seul ce qui est mesuré est gérable. Si nous ne mesurons pas ce changement, nous ne savons pas comment le gérer. »
Propos recueillis par Ami Ral
11 Juillet 2025