POPULATION DE MADAGASCAR : DES MALAGASY…« OUBLIĖS » DES « 18 FOKO » !
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Ambatolampy
Ville artisanale réputée et des traditions malgaches !
[L’artisanat local, riche en diversité et en créativité, est un véritable reflet de la culture malgache.]
Nichée au pied du majestueux massif de l’Ankaratra, Ambatolampy est une ville artisanale emblématique de Madagascar, située à quelques heures de la capitale, Antananarivo. Cette perle rurale, positionnée le long de la RN7, ne se limite pas à être une simple étape entre Antananarivo et Antsirabe. Elle représente un véritable berceau de l’artisanat où le savoir-faire ancestral et la vie paisible se rencontrent.
Fonderies artisanales
Ambatolampy est particulièrement reconnue pour ses fonderies artisanales. Les artisans locaux y fabriquent à la main une variété d’ustensiles, objets d’art, statues et casseroles en aluminium, cuivre et bronze. Chaque atelier raconte une histoire de famille, préservant un trésor de traditions transmises de génération en génération. La passion et le dévouement des artisans se reflètent dans chaque pièce, faisant de ces créations des souvenirs uniques. Les visiteurs d’Ambatolampy peuvent dénicher des souvenirs authentiques, allant des bibelots métalliques aux outils traditionnels, en passant par des objets de décoration inimitables. Ces articles, façonnés avec soin, offrent une belle manière de ramener un peu de Madagascar chez soi. L’artisanat local, riche en diversité et en créativité, est un véritable reflet de la culture malgache.
Nature et culture
Au-delà de son artisanat, Ambatolampy propose également une multitude d’activités pour les amateurs de nature et de culture. La ville abrite des élevages de truites et d’escargots, permettant aux visiteurs de découvrir des pratiques agricoles uniques. De plus, le musée de la nature, riche en scarabées et papillons colorés, offre une immersion fascinante dans la biodiversité malgache.
Les visiteurs peuvent également faire un détour royal au Rova de Tsinjoarivo, qui surplombe les impressionnantes chutes d’Ambavaloza. Ce site historique, chargé d’histoire, est un incontournable pour ceux qui souhaitent approfondir leur connaissance de la culture malgache et admirer des paysages à couper le souffle.
Ambatolampy incarne le charme, l’authenticité et l’artisanat malgache. C’est un arrêt incontournable pour les curieux, les passionnés de culture et les amoureux de l’artisanat local. Que ce soit pour ses créations artisanales ou pour ses paysages pittoresques, Ambatolampy saura séduire tous ceux qui s’y aventurent.
Yves Rindra
Publiée le 28 novembre 2025
Charbon écologique - Madagascar :
Une alternative rentable pour sauver les forêts
À Madagascar, où près de 90 % des ménages dépendent encore du bois ou du charbon de bois pour cuisiner, la pression exercée sur les forêts atteint un niveau critique. Chaque année, des milliers d’hectares disparaissent, nourrissant un cycle alarmant de déforestation, d’érosion des sols et d’appauvrissement de la biodiversité. Face à cette crise, une solution simple, abordable et durable commence à prendre de l’ampleur dans plusieurs régions rurales : le charbon écologique fabriqué à partir de paille, de feuilles sèches, d’argile et de bouse de zébu.
Inspirée d’initiatives développées au Sénégal, cette technique s’adapte parfaitement aux réalités malgaches où la paille, les résidus agricoles et l’argile sont disponibles en abondance. Dans des villages des régions du Vakinankaratra, de l’Itasy, du Betsileo ou encore de l’Alaotra, plusieurs groupements paysans expérimentent déjà cette méthode artisanale capable de réduire considérablement la dépendance au bois tout en créant une nouvelle source de revenus.
Simple et accessible
La production d’un charbon écologique ne nécessite ni machine sophistiquée ni matériaux rares. Les ingrédients principaux — paille carbonisée, argile de termitière ou kaolin, bouse de zébu séchée et eau — sont disponibles sur presque tout le territoire.
La préparation commence par la carbonisation de la paille ou des feuilles mortes. Le tas de matière sèche est allumé puis surveillé afin d’éviter une combustion totale ; on retourne la matière, on humidifie légèrement et on laisse refroidir. Le produit obtenu, une sorte de charbon léger, est ensuite broyé et tamisé finement.
Parallèlement, l’argile et la bouse de zébu sont réduites en poudre et tamisées. Un mélange homogène est préparé, auquel on ajoute progressivement de l’eau pour obtenir une pâte malléable. Celle-ci est ensuite moulée à l’aide de petits moules (souvent des moules en silicone ou en métal), donnant des briquettes rondes ou ovales de 6 à 7 centimètres.
Le séchage, étape cruciale, se fait au soleil pendant 2 à 3 jours. Plus la briquette est bien sèche, meilleure sera sa combustion. Une fois prête, elle peut être stockée pendant des mois si elle est protégée de l’humidité.
Solution abordable
À Madagascar, le coût de production est encore plus faible que dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. En moyenne :
- ℹ️ Coût des matériaux locaux :
- o Paille, feuilles mortes : gratuit
- o Bouse de zébu : gratuit
- o Argile/kaolin : gratuit ou 200 à 300 Ar le kilo s’il faut l’acheter
- o Eau : gratuit
- ℹ️ Dépenses annexes (moules, tamis, sacs) : amortissable sur plusieurs années.
Pour une production artisanale d’environ 100 briquettes (3,5 à 4 kg), le coût de revient varie entre 1 000 Ar et 1 500 Ar, principalement pour l’achat éventuel d’argile ou l’entretien du matériel. Avec trois personnes mobilisées pendant une demi-journée, les coûts restent largement accessibles et permettent une rentabilité immédiate.
Rentabilité
Le charbon de bois classique, vendu sur les marchés d’Antananarivo, Antsirabe ou Fianarantsoa, coûte aujourd’hui entre 1 500 Ar et 2 000 Ar le kilo, et parfois davantage en saison sèche. Une famille urbaine consomme en moyenne 10 à 15 kg par semaine, un budget important pour les ménages vulnérables.
À l’inverse, le charbon écologique revient en moyenne à 300 à 500 Ar le kilo, soit 4 à 5 fois moins cher, tout en offrant une combustion lente et régulière. Pour cuire un repas simple (riz, légumes, soupe), 500 g de briquettes suffisent, surtout si l’on mélange avec un peu de débris de charbon de bois (charbon « fako » souvent inutilisé).
Ainsi :
- ➤ Coût hebdomadaire pour une famille utilisant du charbon écologique : environ 2 000 Ar.
- ➤ Coût hebdomadaire pour une famille utilisant du charbon de bois traditionnel : 15 000 à 25 000 Ar.
L’économie réalisée peut dépasser 80 % du budget énergie, un avantage majeur dans un contexte où le pouvoir d’achat des ménages est en baisse.
Pour les producteurs ruraux, la vente de briquettes génère également une activité économique rentable : vendues entre 800 et 1 000 Ar le kilo, elles assurent un bénéfice immédiat tout en valorisant des déchets agricoles auparavant inutilisés.
Impact majeur
L’adoption massive de ce charbon alternatif permettrait de réduire significativement la pression sur les forêts malgaches, déjà parmi les plus menacées du monde. En utilisant des résidus agricoles, la briquette écologique évite la coupe d’arbres, limite l’érosion des sols et contribue à atténuer les effets du changement climatique.
Elle permet aussi de diminuer les fumées toxiques souvent générées par le charbon de bois humide ou de mauvaise qualité. Enfin, elle offre aux communautés rurales un moyen concret de renforcer leur autonomie énergétique, un enjeu crucial dans les zones isolées.
Transition énergétique
Accessible, économique et durable, le charbon écologique à base de paille et d’argile représente une voie prometteuse pour Madagascar. Si les autorités locales, les ONG et les communautés renforcent leur collaboration, cette technique pourrait devenir une alternative majeure au charbon de bois, tout en créant des emplois, en préservant les forêts et en améliorant les conditions de vie des ménages.
Dans un pays où les défis énergétiques et environnementaux sont immenses, cette solution artisanale démontre qu’il existe des réponses simples et efficaces, portées par la communauté et ancrées dans les ressources locales.
Yves Rindra
Publiée le 28 novembre 2025