À Madagascar, la production de soie est une source de revenus pour les agriculteurs et les artisans. Cependant, les incendies de forêt et la dégradation de l'environnement menacent ce moyen de subsistance. Ce sont des inquiétudes qui sont ressorties lors de l’interview qui nous a été accordé par M. Randrianoharivony Barizaka, producteur et artisan de la soie. Il est le gérant de l'Atelier « Mada Soie » qui est également membre de la Coopérative Tsinjo. Il a commencé à se lancer dans cette activité depuis l’année 2005. Son atelier a participé une vingtaine de fois à la foire Fier-Mada.

Actuellement, trois sortes de filière adhèrent au sein de cette coopérative Tsinjo. D’abord, il y en a ceux qui s’occupent de l'agriculture. Ensuite, d'autres fabriquent du savon, puis la soie pour l’atelier Mada Soie. Ce dernier est situé à Amberomanga, commune de Mahitsy où sont transformés les produits en soie. Par ailleurs, il assure également l’encadrement des agriculteurs qui élèvent les vers-à-soie. Mada Soie procure les œufs de vers-à-soie et les distribuent aux agriculteurs. Il s’occupe aussi de la collecte des produits pour aider les agriculteurs à les vendre facilement, afin qu'ils n'aient pas à se déplacer pour trouver un marché. Enfin, l’atelier produit aussi des cocons et les transforme en soie. Tandis que l’élevage des vers-à-soie incombe aux agriculteurs collaborant avec l’Atelier Mada Soie. Les vers-à-soie sont élevés à travers la plantation des mûriers.

Héritage et formation

Selon ce responsable de l’Atelier Mada Soie, « La production de cocon et la sériciculture, c’est-à-dire l’élevage de vers à soie par la plantation de mûrier. sont indissociables, comme le riz et l’eau. Car si vous avez un cocon mais pas de soie, ou si vous élevez aussi des vers à soie mais sans cocon, vous ne pouvez rien faire. Les feuilles de mûrier sont leur seule nourriture. Cela signifie que si vous élevez des vers à soie, vous devez d’abord planter des mûriers. »

La sériciculture a une saison laquelle commence de novembre jusqu’à mai, c'est la principale période de production du cocon. Mais du mois de mai à novembre, c'est l'hiver, il n’y a pas d’élevage mais c’est la période réservée à la production de la soie. Comme Mada Soie n’a pas de boutique permanente, il doit trouver d'autres moyens de gagner de l'argent, par exemple à l’occasion de foire comme la Fier-Mada laquelle constitue un véritable marché pour lui. Par ailleurs, Mada Soie a aussi sa boutique pour ceux qui ont déjà vu son atelier. Ensuite, parmi les visiteurs, il y en a ceux qui font des commandes. En général, les gens aiment la soie de « couleur naturelle ». Mada Soie exporte aussi ses produits à l’extérieur. Il vend également du fil de soie, puis du tissu.

Le ver à soie est élevé pendant un mois et on obtient du cocon. Cela constitue une source de revenu plus facile pour les agriculteurs parce qu'on obtient une récolte en un mois. Mada Soie achète et transforme le cocon ou la soie en fil. Auparavant, les artisans fabricants de soie utilisent le matériel traditionnel. Autrement dit, un métier ne pouvait fabriquer qu'un seul tissu. Mais maintenant, avec la modernisation, le « métier peut fabriquer dix à vingt tissus. Ce métier est un type de modèle importé de l'étranger. Le prix est coûteux. « Pour notre exemple, ça fait longtemps, à l'époque c'était un million d'ariary » selon le responsable de Mada Soie. Son responsable, M. Randrianoharivony Barizaka, nous a confié aussi ; « Tout d'abord, la vérité, c'est que la sériciculture nous a été transmise par héritage, car nos parents étaient agriculteurs. Mais plus tard, lorsque nous avons rejoint cet atelier Mada Soie, nous avons dit : « Approfondissons notre petite expérience. » Nous avons donc commencé à participer à toutes les formations telles que Filature, tissage, teinture. » Mada Soie emploie actuellement cinq personnes. Sa production est estimée à 250 ou 300 pièces de tissus par an.

Forêt et environnement

Parlons des problèmes. Tout d'abord, la maladie est un gros problème. Mais le principal problème, par exemple, c'est l'incendie de brousse. L'incendie ravage la forêt. Il n'y a donc plus de ver-à-soie. Ensuite, il y a le problème de l’environnement. L'air, surtout près d'Antananarivo, est actuellement pollué et se propage. Le ver-à-soie ne pourrait donc pas le supporter non plus. C'est le problème de la sériciculture. Tandis que l'équipement est parfois difficile à se procurer, notamment les pièces de rechange.

Comme message. Mada Soie « Exhorte tous les Malgaches à respecter l’environnement en premier lieu. Si nous le respectons, si nous empêchons les incendies de forêt et la pollution, la vie des autres sera meilleure car la nôtre en dépend aussi. Pour nous artisans, rehaussons la valeur de notre travail ».

Propos recueillis par Ami Ral

29 Août 2025

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