[Il est à préciser que seule la presse est électrique tandis que les autres tâches se font encore manuellement.]

Madagascar était autrefois un grand producteur d'huile d’arachide, mais ce n'était plus le cas depuis la fermeture de la plupart des usines et entreprises de production locales. Par conséquent, la quasi-totalité de l'huile que les consommateurs peuvent acheter localement est, en général, soit de l'huile de soja ou de tournesol qui sont toutes importées. Malgré cela, l'huile d’arachide revient progressivement sur le marché, et rêve de reconquérir les consommateurs et le marché, mais elle est encore produite de façon artisanale et non industrielle. Cela nous amène à interviewer une responsable de la coopérative SOAMILA productrice de l' « huile d’arachide SOAM ». Il convient de noter que cette dernière a également participé à la 26 è édition de la foire Fier-Mada qui s'est tenue récemment à Antananarivo.

Plantation et transformation

La Coopérative SOAMILA, productrice d’huile d’arachide artisanale, est membre de l’Union de coopératives de Fianarantsoa, regroupant en son sein des planteurs d’arachides. Cela fait deux fois qu’elle a participé à la foire Fier-Mada. Comme elle l’a tenu à souligner, cela lui a donné l’occasion de trouver un point de vente.

Au sein de l’Union, il y a une coopérative de base qui produit les matières premières, tandis qu’une autre s’occupe de la transformation des graines d’arachide en huile destinée à la vente. La coopérative ne dispose pas de terrain de culture en commun. Par contre, au niveau des districts et communes, les membres, soit les agriculteurs, possèdent respectivement leurs propres terrains. Actuellement, il est à noter que la coopérative compte 192 membres qui se répartissent dans les districts suivants : Isandra, Ikalamavony, Ambalavao, et Fianarantsoa I. Par ailleurs, la coopérative travaille en partenariat avec le financement DEFIS. Ensuite, elle collabore aussi avec FDH qui met à sa disposition une machine. Il est à préciser que seule la presse est électrique tandis que les autres tâches se font encore manuellement.

Production et marché

La coopérative cultive quatre-vingt hectares d’arachide. Elle produit 30 litres d’huile d’arachide par jour. Cela fait environ quatre années qu’elle s’occupe de cette activité. Pour le moment, sa production est écoulée à Fianarantsoa laquelle se répartit dans trois grands magasins. Pour sa mise en vente, le produit devait respecter les exigences en termes de norme qualité. « Nous avons envoyé un échantillon de notre produit dans un laboratoire spécialisé à Antananarivo qui nous a délivré un certificat attestant qu’il est consommable », rassure la responsable de la coopérative que nous avons interviewé. Très enthousiaste, elle ajoute aussi : « Notre véritable souhait est, désormais, d'être présent partout à Madagascar. Le marché est encore très vaste, mais notre production est insuffisante »

Par ailleurs, elle conclut « Notre problème actuel, ce sont les machines. Le problème, c’est la capacité de production. Elle est encore faible. Si c’est encore suffisant pour Fianarantsoa, par contre notre production n’arrive pas à subvenir aux besoins du marché local. Mais comme notre vision est d’atteindre tout Madagascar, nous devons également étendre les surfaces cultivées, en collaboration avec l’Etat en ce qui concerne l’acquisition de terrains domaniaux cultivables ».

Optimiste quant à l’avenir de cette « huile d’arachide SOAM », la responsable espère que « Si on arrive à moderniser les équipements et à se doter d’une machine encore plus grande, le prix de notre huile sur le marché pourrait baisser ». Enfin, elle invite aussi ses compatriotes malgaches à consommer l’huile d’arachide « vita malagasy », vantant sa qualité « meilleure, elle n'est pas inférieure à celle qui est produite à l'étranger car c'est entièrement «bio ». « Elle nous aide, nous les Malgaches, à consommer car le prix est également raisonnable » ajoute-t-elle.

Propos recueillis par Ami Ral

12 Septembre 2025

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