« Taombaovao malagasy » (1895-2025)


Renaissance du « nouvel an » traditionnel, plus populaire mais sans le « bain royal » !

Malgré les divergences à propos de la date exacte, cela n’a pas empêché la célébration du « taombaovao malagasy », fêtée en grande pompe aussi bien dans la capitale que dans d’autres localités et régions de Madagascar le 29 et 30 mars dernier. 130 ans après, on assiste à une renaissance du « nouvel an » traditionnel, encore plus populaire mais sans le « fandroana » c’est-à-dire le « bain royal ». Auparavant, le calendrier malgache se comptait en mois lunaire et le Nouvel An est célébré le premier jour de l’année, Alahamady be, soit au mois de mars du calendrier grégorien.

Enceinte du Rova

Cette année, le « nouvel an » a été célébré le 30 mars lequel a été précédé par la veillée du 29 mars. Comme le veut la coutume, la cérémonie a démarré dans l’enceinte de l’ancien Palais de Manjakamiadana (actuellement Rovan’i Madagasikara) laquelle a été présidée par la princesse Fenosoa Ralandisoa Ratsimamanga, une descendante de la lignée royale. En compagnie du ministre de la communication et de la culture Mara Donna Volamiranty, la princesse a allumé le feu « afo tsy maty » (la flamme qui ne s’éteint jamais) à son arrivée dans la cour de l’ancien palais (plus précisément au coliséum).

Par ailleurs, on a vu la présence de quelques représentants des descendants de la royauté et de l’aristocratie merina et venant des autres régions, entre autres, le Gal Ranjeva Marcel, la princesse Elakovelo…D’autres hautes personnalités étrangères y ont aussi assisté.

Dans l’ensemble, la fête s’est déroulée normalement et a respecté la coutume tout en introduisant quelques modernisations. Néanmoins, la cérémonie du « bain royal » ne peut plus y avoir lieu après l’abolition de la royauté par Gallieni en 1896. Le dernier « fandroana » ou « bain royal » remontait au 22 novembre 1895 avant la fin du règne de Ranavalona III. D’ailleurs, le Général Duchesne lui-même a été l’invité de marque qui assistait et honorait cette dernière fête (prévisible ou non à ce temps-là) du « bain royal ». Il est à rappeler que le « bain royal » est à la fois une fête de la célébration du nouvel an traditionnel malgache, mais c’est aussi une fête nationale. C’est une institution de l’Etat car il a été créé à l’initiative du roi Ralambo vers le XVI è siècle.

Mahamasina

Tandis que du côté du stade Barea Mahamasina, une foule immense en liesse attend impatiemment le coup d’envoi du « afo tsy maty » suivi du « tsimandriandry », c’est-à-dire, la veillée qui précède le nouvel an. Il est à rappeler que Manjakamiadana et Mahamasina ont été lie historiquement. Cela montre aussi que le « taombaovao malagasy » ou « nouvel an » traditionnel malgache gagne de plus en plus de popularité depuis sa renaissance. Entretemps, plusieurs artistes, avec leurs spectacles, ont donné une ambiance chaude à la fête.

Mais cette fête a été aussi une occasion pour faire un peu de petit commerce pour d’autres. Tel a été le cas de cette marchande qui a vendu plusieurs lampions. Elle et son mari ne sont rentrés à la maison qu’après minuit, disait-elle.

En somme, le « taombaovao malagasy », au-delà de son ambiance de fête, tente de faire revivre le passé. Il essaie de retracer le passé historique du peuple malgache dont les dimensions à la fois culturelle, folklorique, et artistique, peuvent avoir aussi des retombées touristiques.

Ami Ral

Vendredi 11 Avril 2025

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