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EDITO : Voankazo an’Ala
Afon’Antongona
Toerana iray manana ny maha-izy azy izany Antongona izany teo amin’ny tantaran’i Madagasika. Namela fahatsiarovana mihitsy izy io tato aoriana ary hatramin’izao, arak’ilay ohabolana malaza hoe “Efa ho lava toy ny afon’Antongona”. Marihina fa natao toerana misy tahirimbakoka koa izy satria ao ny atao hoe Rovan’Antongona, ao anatin’ny distrikan’Arivonimamo. Raha tsiahivina fohy, noho izy avo toerana satria an-tampon-kavoana, fahiny dia tao Antongona no nasiana fandrehetana afo natao ho fanairana ny mponina rehefa misy fahavalo tonga manafika taty ampovoantany. Tato aoriana lasa niha-matetika ny firehetan’ny afo eny Antongona, na zavatra tsy misy antony akory ka nahatonga an’io ohabolana io. Resahina izany satria mila ho lasa totoafo izao ny firehetan’ny valanjavaboahary any anmin’ny faritra sasany eto amin’ny firenena, ohatra amin’izany ny ao Ankarafantsika.
Tamin’ity taona 2025 ity izao, efa tsy latsaky ny indroa no may io valanjavaboahary io. Nanazava ny tompon’andraikitra ao an-toerana fa “Efa tafiditra tanteraka ao anatin’ny vanimpotoanan’ny afo isika izao ka izany no mahasarotra tanteraka ny famonoana ny afo”. Nambarany ihany koa fa “Efa tena feno tanteraka ireo singa telo mampisy ny afo dia ny maha ala maina an’Ankarafantsika(combustible), ny hafanana ambony dia ambony izay manome vahana ny afo(energie d’activation), ary ny fitsokan’ny rivotra mafy amin’izao vanimpotoana izao(comburants. Etsy an-daniny, tsy manamora ny ady aminùny afo ihany koa ny hatevin’ny zavamaniry mandrafitra ny ala”. Izany hoe efa lasa totoafo ara-bakiteny izy ity ka mila raisina sy jerena avokoa ny fepetra fisorohana sy fiarovana amin’ny afo.
Mandrato
24 Octobre 2025
Sport et culture : style populaire dans le Nord
Mariage entre morengy et spectacle de musique tropicale « mafana », une forte affluence des fans !
[Autour du terrain, plus précisément sur le podium, le groupe artistique Sisca, très populaire à Antsiranana, anime le match de morengy avec leurs rythmes tropicaux et leurs chants.]
Une ambiance dans un match de sport animé de spectacle artistique, deux choses réelles et différentes qui se retrouvent ensemble autour d’un même événement ! L’union du sport avec la culture est un style populaire dans le Nord de Madagascar. Auparavant, quand nous étions de passage à Antsiranana ou Diégo Suarez comme la population locale préfère encore l’appeler, des amis opérant dans le secteur touristique de la région nous ont proposé d’aller voir un match de morengy. Quelques jours après, nous pouvions assister à un tournoi final de morengy qui se déroulait à Antsiranana. Une occasion nous permettant de faire un reportage sur cet évènement mettant en scène le morengy ensemble avec le spectacle des artistes de musique tropicale « mafana », réunis sur un même terrain, tous les deux aussi populaires que le salegy dans le Nord et connaissent une forte affluence. C’est le voandalana, un cadeau que nous aimerions partager à nos chers lecteurs.
Arène simple
Le morengy, parfois orthographié moraingy, est bien plus qu’un simple sport à Madagascar : il incarne une tradition vivante, un patrimoine culturel et un spectacle incontournable pour la population locale. À Antsiranana, ancienne Diego Suarez, dans le nord de l’île, ce combat traditionnel attire chaque année des milliers de spectateurs, curieux et passionnés.
Situé à Antsiranana, le terrain Barman SCAMA est le lieu emblématique où se déroulent les grandes compétitions de morengy. L’arène, simple mais symbolique, est délimitée à même le sol. Les spectateurs ont le choix entre les places sur la tribune couverte, avec un tarif de 15 000 ariary, puis celles qui se trouvent en plein air, plus abordable, de 10 000 ariary.
La popularité du morengy à Antsiranana se traduit par une affluence importante. Le morengy séduit, non seulement en brousse, mais également en ville dont la population d’Antsiranana. Ici, ce genre de boxe traditionnel reste toujours et à jamais populaire comme c’est aussi le cas pour le spectacle variété tropicale « mafana » ! Sans faire aucune distinction de genre, ni d’âge, il y a des hommes fans de morengy, comme il y en a aussi des femmes, puis des seniors et des enfants.
Boxe traditionnel
Parmi les participants à ce tournoi de final, on retrouve des joueurs de renom, entre autres, Martial, Shaolin, Devlin, Jobilahy Canon, Big Show, Cybor Be Kaka ou Black Man2. Ces derniers sont bien connus par le public, et leurs fans se pressent pour les voir au combat. Cependant, le morengy n’est pas réservé uniquement aux stars : les joueurs ne figurant pas dans le programme officiel peuvent également participer.
Le morengy est un sport exclusivement masculin, un combat de boxe traditionnel où les participants s’affrontent en utilisant des techniques de coups de poing et de coups de pied. Pour certains observateurs, il pourraît être comparé à un mélange de boxe savate et de karaté.
Le déroulement d’un combat est ritualisé : un combattant se prépare, sort sur le terrain et lève le poing pour défier quiconque ose l’affronter. Lorsqu’un adversaire accepte, un accord est conclu en présence de l’arbitre. Les combats se composent souvent de plusieurs tours, avec un gagnant et un perdant désignés à l’issue. Les spectateurs peuvent encourager leur favori en donnant de l’argent ou en pariant. Le match commence généralement à 13 h pour continuer jusqu’au coucher du soleil.
Chaque parade, chaque coup porté est, soit acclamé ou hué, selon le camp des spectateurs. D’autres en profitent aussi pour faire une dégustation de khat, plante familière dans la région. Tout cela faisait partie de l’ambiance.
Les matchs de morengy ne se limitent pas à la force brute : ils exigent maîtrise, discipline et intuition. Le combattant doit savoir lire dans le regard de son adversaire, anticiper ses gestes et doser ses attaques. Ce jeu d’équilibre entre l’instinct et la stratégie rappelle les arts martiaux asiatiques, bien que le morengy garde une essence résolument africaine et malgache.
Chants et danses
Le spectacle ne se joue pas seulement sur le ring. Autour du terrain, plus précisément sur le podium, le groupe artistique Sisca, très populaire à Antsiranana, anime le match de morengy avec leurs rythmes tropicaux et leurs chants. Les danseurs montent sur scène, les musiciens redoublent d’intensité, et parfois, le tempo des tambours semble suivre la cadence des coups portés sur le terrain.
L’ambiance est à la fois sportive et festive, un véritable gala populaire où la culture s’exprime dans toute sa richesse. Les chants rappellent les anciens Antsa ou Rary, ces célébrations guerrières où, autrefois, le peuple chantait pour encourager les soldats avant la bataille, ou pour exalter la victoire. Aujourd’hui, ces mêmes vibrations animent le terrain Barman SCAMA d’Antsiranana, prouvant que le morengy est l’héritier d’une mémoire collective toujours vivante.
Evolue
Si autrefois le morengy se pratiquait à mains nues, dans un contexte parfois rituel ou festif, il tend aujourd’hui à se moderniser. Actuellement, certains clubs s’organisent, des règlements officiels apparaissent, et des tournois régionaux sont mis en place. Cependant, malgré cette évolution vers la modernisation, l’esprit du morengy demeure.
Les jeunes générations continuent d’y trouver une école de vie : discipline, endurance, courage. Dans les quartiers d’Antsiranana, on voit souvent des jeunes s’entraîner. La pratique du morengy illustre leur attachement à la bravoure, au respect des règles et à l’expression artistique à travers le mouvement et la musique. Même si Antsiranana a conservé des bâtiments avec une architecture datant de la période coloniale française, le morengy demeure un symbole vivant de l’identité malgache et de la culture Antakarana.
Avenir
Un match de morengy est aussi une occasion de retrouvailles entre (vieux) amis, parents, etc... Quelques têtes plus ou moins familières au public venaient y assister également, entre autres, élus, membres de l’autorité locale, notables, puis des Vazaha zanatany enracinés depuis longtemps dans la ville de Diego.
Le morengy ne se résume pas à un sport : c’est une expression identitaire, un reflet des valeurs malgaches. Chez les Antakarana, peuple originaire d’Ankarana, ce jeu est profondément enraciné dans les coutumes locales. Il symbolise la bravoure, la virilité et l’honneur, mais aussi la solidarité du clan. Chaque combat est perçu comme un hommage aux ancêtres, une manière de perpétuer les traditions face au monde moderne.
Pourquoi il est intéressant de connaitre le morengy ? Pour les amateurs d’arts martiaux : c’est une belle découverte d’un style peu connu et authentique. Tandis que pour les passionnés de culture et de patrimoine : c’est un exemple vivant de tradition tournée vers le présent. Pour les touristes : assister à un combat de morengy peut être une expérience immersive dans la culture locale.
Récemment, un événement intitulé « Morengy Iarivo » a été organisé à Antananarivo pour promouvoir la discipline dans la capitale. Le morengy gagne aussi en visibilité à l’international, notamment via des démonstrations à l’étranger. À l’avenir, certains acteurs cherchent à formaliser davantage la discipline (réglementation, fédération, protections pour les pratiquants).
Ami Ral
24 Octobre 2025
Culture : « Our generation 2025 »
Trois voix malgaches lauréates à Moscou
[Dans un monde où les échanges culturels sont de plus en plus nombreux et où les interactions transcendent les frontières, ces trois lauréates ont prouvé que la langue et les traditions peuvent être de puissants leviers pour l'avenir.]
Trois adolescentes malgaches ont récemment captivé la scène moscovite avec leur performance exceptionnelle qui allie art, langue et engagement. Intitulé "Fianarana foana", ce projet, que l'on peut traduire par "Apprendre toujours", a porté un message profond d'espoir et d'éducation. Ce faisant, il a résonné bien au-delà des simples frontières du concours international Our Generation. Les jeunes artistes Michella Andriambelomalala, Brenda Angelica Mamonjisoa et Riantsoa Anjaratiana, toutes âgées de moins de seize ans, ont su toucher le cœur tant du jury que du public grâce à une performance unique et poignante.
Instrument
Il est important de souligner que ces jeunes artistes ne recherchaient pas la célébrité par leur démarche ; elles aspiraient plutôt à donner un sens profond à leur art. Au cours du concours Our Generation, elles ont présenté une performance entièrement interprétée en malgache, intégrant harmonieusement danse, chant et expression corporelle. Ce trio, parfaitement synchronisé dans ses mouvements et son chant, a réussi à illustrer des notions puissantes de persévérance et de force de l'apprentissage.
Sur la scène du Live Arena de Moscou, leur énergie contagieuse et leur sincérité ont ému un public souvent habitué à des productions plus formatées. Leur coach, Fidy, a pris la décision judicieuse de privilégier la simplicité et l'authenticité, ce qui a permis de créer un moment suspendu dans le temps où la culture malgache pouvait s'exprimer de manière universelle. Cette approche a permis de faire briller les valeurs fondamentales de leur héritage tout en rendant hommage à la beauté et à la diversité de leur patrimoine culturel.
Jeunesse
La victoire de ces trois jeunes filles va bien au-delà d'un simple succès lors d'un concours ; elle incarne la vitalité et la détermination d'une jeunesse désireuse de prendre son destin en main. Dans un monde où les échanges culturels sont de plus en plus nombreux et où les interactions transcendent les frontières, ces trois lauréates ont prouvé que la langue et les traditions peuvent être de puissants leviers pour l'avenir. À leur retour au pays, elles seront accueillies avec une fierté immense. Michella, profondément émue par cette expérience, a déclaré avec ferveur : "Ce trophée appartient à tous les Malgaches", soulignant ainsi l'importance collective de leur succès et la nécessité de célébrer les réalisations communes.
Symbole d'espoir
En quelques minutes sur scène, ces jeunes artistes ont réussi à prolonger l'héritage laissé par Filamatra Matokia, lauréate de l'édition précédente en 2024. Ensemble, elles contribuent à forger une nouvelle image de Madagascar en tant que pays où la culture est dynamique, inventive et capable de toucher le monde entier. Plus qu'une simple victoire personnelle, "Fianarana foana" est devenu un symbole puissant : celui d'un art qui unit les générations et transcende les frontières géographiques et culturelles.
Cette performance ne se contente pas de mettre en lumière la richesse et la diversité de la culture malgache ; elle démontre également son potentiel à inspirer d'autres jeunes à travers le monde. Par leur engagement et leur talent exceptionnel, ces jeunes artistes montrent que l'art peut être un vecteur de changement et d'unité sociale. En célébrant leur héritage culturel tout en s'ouvrant au monde, elles offrent une perspective optimiste sur l'avenir de Madagascar et de sa jeunesse, tout en montrant comment l'art peut participer à la construction de ponts entre les différentes cultures.
Enfin, la réussite de Michella, Brenda et Riantsoa lors du concours Our Generation à Moscou représente bien plus qu'un simple exploit artistique. Elle s'inscrit dans un mouvement plus large, celui d'une jeunesse malgache qui s'affirme avec force et créativité. En portant haut les couleurs de leur pays et en mettant en avant leur culture, elles rappellent à tous que l'apprentissage et l'échange culturel sont des outils puissants pour bâtir un avenir meilleur. Ce moment historique à Moscou marque le début de nouvelles possibilités pour la jeunesse malgache, devenant ainsi l'exemple vivant d'un avenir où l'art et la culture jouent un rôle central dans l'épanouissement personnel et collectif.
Yves Rindra
24 Octobre 2025